Source : www.canal-u.tv
Jean-Didier URBAIN.
« Bien que tôt reconnu dans son ampleur sociale et économique, à travers ledit « phénomène » touristique et la précoce « industrie » du tourisme qu’il a suscités, le touriste a cependant été longtemps un « célèbre inconnu ». Malgré son nombre et sa valeur marchande, qui ont fait de lui un « objet » de commerce, le touriste a été ignoré dans sa raison d’être : méconnu dans sa complexité, ses désirs, leur diversité et leurs métamorphoses.
D’une part, le touriste a été repoussé dans la caricature par un mépris séculaire, que fonde une idéologie du negotium mettant en avant son inutilité, sa futilité, sa stupidité, voire sa nocivité et sa morbidité, image que divers portraits robots n’ont pas concouru à dissoudre. Et, d’autre part, il a été réduit au statut de consommateur de mobilités, d’espaces, de lieux, d’activités et de cultures, que fonde une banalisation marketing, tendant toujours à simplifier son état à une question de canalisation et de manipulation par l’offre. Et le « sujet » dans cette affaire ?
En marge du phénomène et du marché touristiques, il a été comme oublié ! C’est donc lui qu’on évoquera, à travers ses imaginaires, ses demandes, ses modèles, ses paradoxes et ses tendances récentes. Le tourisme est un symptôme de société et le touriste son expression sensible. A l’heure de la mondialisation, de l’internationalisation et du cosmopolitisme, en lui se récapitulent les rapports mutants à l’existence : à l’ailleurs et au chez-soi ; à l’autre et au monde ; aux siens et aussi à soi avec leurs conséquences… »
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